Ottawa s’engage à soutenir les démarches d’organismes qui tentent de contenir la haine en ligne et de prévenir la promotion du racisme et de la violence.
Dans son nouveau plan de travail centré sur l’identification et l’analyse des tendances des discours haineux, le gouvernement fédéral tentera d’accompagner financièrement un nouveau projet du YWCA. Cet organisme a fait de la progression de l’équité des genres son cheval de bataille.
Il agit davantage au sein des communautés au sein desquelles il cible les besoins les plus urgents des femmes, des filles, des personnes bispirituelles et d’autres genres, pour tenter d’y répondre aux moyens de plaidoyers et de projets locaux.
Cette fois, c’est dans le cadre d’un nouveau projet intitulé Bloquons la haine, favoriser la résilience contre les discours haineux en ligne que YWCA compte mener la bataille contre la haine au pays.
Le gouvernement fédéral appuie ce projet à hauteur de 759 752 dollars dans le cadre du Fonds pour la résilience communautaire, qui est géré par le Centre canadien d’engagement communautaire et de prévention de la violence.
Lancé il y a trois ans, ce centre, doté d’un budget de 35 millions de dollars sur cinq ans, est considéré comme le bras séculier du gouvernement dans la lutte contre la radicalisation menant à la violence, avec des activités fondées sur quatre piliers :
– l’orientation stratégique : contribue à la définition et à l’application de la Stratégie nationale sur la lutte contre la radicalisation menant à la violence,
– la promotion de la coordination et de la collaboration : mise sur le travail avec divers partenaires pour recueillir des informations sur les réalités locales et échanger au sujet de ces dernières, et agir en amont sur la radicalisation menant à la violence,
– le financement, la planification et la coordination de recherches : le but est de chercher à cerner les diverses manifestations de la radicalisation menant à la violence pour définir la façon d’y répondre,
-le soutien des interventions : appuie financièrement les initiatives visant la prévention de la radicalisation menant à la violence. (source : gouvernement fédéral).
À l’annonce du financement, le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Bill Blair, a indiqué que la violence et la haine en ligne n’ont pas leur place au Canada. Ainsi a-t-il lancé un appel aux jeunes afin qu’ils dénoncent les faits constatés en ligne partout au pays. M. Blair a souligné qu’il s’agissait d’une étape importante.
Renforcer la façon dont les personnes réagissent aux discours haineux
Le projet Bloquons la haine : favoriser la résilience contre les discours haineux en ligne sera réalisé sur une période de quatre ans, grâce à un partenariat multipartite. Celui-ci va permettre de recenser et de chercher à comprendre les manifestations du discours haineux partout au pays. L’étape suivante va consister à identifier les outils en ligne et à renforcer la culture numérique des jeunes Canadiens âgés de 14 à 30 ans, dans 10 régions du Canada.
Aussi bien le gouvernement, le milieu universitaire ou l’industrie numérique que la société civile seront partie prenante de la démarche, qui consistera à mieux comprendre le phénomène, à apporter une aide aux personnes visées par le discours haineux, à identifier les réponses à la haine en ligne, et à agir de façon préventive contre les crimes qui pourraient en découler.
Ce projet permettra au final de mettre en place un cadre sécuritaire d’activités en ligne pour les jeunes Canadiens susceptibles d’être touchés par les discours haineux et la cyberviolence.
« En raison du travail que nous faisons avec les collectivités partout au Canada, nous voyons comment ces actes menacent la santé et le bien-être des jeunes », a souligné Maya Roy, présidente-directrice générale, YWCA Canada.
Mme Roy a rappelé la démarche de son organisation, qui sera centrée sur la recherche orientée sur la communauté afin de mettre en place les outils susceptibles de mettre un terme à la haine, au racisme et à la violence.
Au Canada, il existe un nombre réduit de personnes qui « ont sombré » dans la radicalisation. Cette situation est attribuable à plusieurs facteurs, tels que la religion, la politique et d’autres motifs idéologiques.
Le gouvernement a élaboré, en 2017, une Stratégie nationale de lutte contre la radicalisation menant à la violence. Cette Stratégie mise sur la prévention pour éviter que les individus ne parviennent au stade de la radicalisation.
Elle met également l’accent sur la prévention et la lutte contre l’intolérance et la haine dans l’espace public et en ligne. La police et les acteurs communautaires apparaissent comme des acteurs clés de l’adoption de cette Stratégie et leur rôle consiste dans un premier temps à identifier le phénomène et à agir en prévention.
La Stratégie se veut flexible et ajustable en raison des multiples visages que peuvent présenter la violence et la radicalisation et à cause des évolutions constantes qui sont visibles au Canada et ailleurs dans le monde.
Source : Gouvernement du Canada, Sécurité publique et Protection civile Canada et YWCA Canada
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